Une nuit dans les montagnes
Par Romain Aspe - 2013
Lorsque vous tombez en panne en pleine nuit, au beau milieu de nulle-part, vous réalisez tout à coup que vous n'êtes pas aussi en sécurité que vous le pensiez. Il vous faudra agir avec sagesse pour vous sortir de ce mauvais pas.
1

Vous êtes une jeune femme d'une trentaine d'années qui passe un peu trop de temps enfermée dans un bureau et a saisi l'occasion de partir en montagne pour le week-end. Votre amie Sabine, que vous n'avez pas vu depuis près d'un an, vous a invité à la rejoindre dans sa maison perchée sur les sommets des Cévennes.
Malheureusement, vous n'avez pas pu partir avant 20h et vous empruntez de nuit des routes étroites et peu fréquentées. Alors que vous montez une pente qui n'en finit pas, le moteur de votre vieille guimbarde donne des signes de faiblesse. Malgré vos à-coups répétés sur l'accélérateur, rien n'y fait. La malheureuse voiture ralentit de plus en plus et vous n'avez pas d'autre choix que de la garer sur le bas-côté avant qu'elle ne s'immobilise pour de bon.
Vous voilà dans de beaux draps. Cette fois, il est clair que vous n'arriverez pas chez Sabine avant minuit. Vous pensiez pouvoir faire l'aller-retour en voiture, mais c'était sans compter sur le grand âge de votre véhicule.
Allumant la lampe au dessus du tableau de bord, vous consultez le plan que vous avez imprimé avant de partir. Apparemment, vous êtes encore à plus de quinze kilomètres de chez Sabine. Depuis un moment, votre téléphone portable ne captait que par intermittence et, en y jetant un nouveau coup d’œil, vous n'êtes pas surprise de voir que vous n'avez aucun réseau.
Le dernier village, vous l'avez laissé derrière vous il y a plus de dix minutes. En fouillant dans la boîte à gants, vous dénichez une lampe torche qui, miraculeusement, a encore des piles.
Vous n'êtes pas particulièrement sportive, ni très aventureuse de nature. Et les escarpins que vous portez en ce moment sont bien peu pratiques pour une longue marche. Pourtant, cette nuit, il faudra bien vous débrouiller toute seule...
Que faites-vous ?
Vous allez ouvrir le capot pour mesurer l'étendue des dégats. (
Rendez-vous au 8)
Vous munissant de la lampe, vous continuez le long de la route, dans l'espoir de retrouver du réseau. (
Rendez-vous au 2)
Vous préférez attendre qu'une voiture passe pour faire du stop. (
Rendez-vous au 6)
2
Toute la montagne est couverte d'une épaisse forêt, et vous êtes contente d'avoir avec vous la lampe torche car il règne à cette heure une obscurité impénétrable. En marchant, vous entendez de nombreux bruits parmi les taillis et votre imagination s'emballe un peu. Vous savez bien qu'il n'y aucun animal plus dangereux que des sangliers dans la région, mais l'idée de se trouver nez-à-nez avec une telle bête en peine nuit est déjà assez désagréable.
Vous n'avez pas l'habitude de vous retrouver toute seule dans des lieux isolés. Bien malgré vous, les ombres qui vous entourent prennent des formes menaçantes, vous rappelant à vos peurs de petite fille.
Pour ne pas paniquer toute seule, vous regardez fixement l'écran de votre téléphone sur lequel les mots "pas de réseau" refusent encore de disparaître.
Soudain, un bruit éclate sur votre droite, comme si quelque chose de gros était en train de se tailler un chemin à travers la végétation.
Que faites-vous ?
Vous attendez courageusement de voir ce qui va sortir de la forêt. (
Rendez-vous au 24)
3
Ne sachant pas à qui vous avez affaire, vous ne ralentissez pas votre course et ignorez les appels de l'inconnu jusqu'à ce que vous l'ayez laissé loin derrière vous. Vous avez craint un moment qu'il ne vous poursuive mais il n'en a rien fait.
Lorsque vous êtes complètement hors d'haleine, vous repassez à la marche et sortez de nouveau votre téléphone dans l'espoir d'avoir enfin un peu de réseau. Hélas, ce n'est pas pour tout de suite et aucun col n'apparaît encore au-dessus de vous. Vos escarpins vous font de plus en plus mal et vous vous décidez à les retirer pour continuer pieds nus. Même si on est en été, la nuit dans les montagnes est plutôt fraiche et le contact de l'asphalte vous fait frissonner. Vous donneriez n'importe quoi pour sortir de cette maudite forêt.
Au bout d'un moment, vous distinguez une trouée sur le côté droit de la route et un reflet attire votre attention. Braquant votre lampe dans cette direction, vous reconnaissez une voiture à l'arrêt, de type 4x4. La vitre de la portière conducteur est baissée.
4
Votre amie répond dès la première sonnerie, d'une voix assez anxieuse.
"C'est toi ? s'exclame-t-elle en reconnaissant votre voix. Tu nous as fait une sacrée peur ! Comme on n'arrivait pas à te joindre, on a cru que t'avais eu un accident."
Vous la rassurez en quelques mots et lui racontez brièvement votre mésaventure et décrivant l'endroit où vous vous trouvez.
"Je vois très bien où tu es. T'inquiète pas. On vient te chercher dans moins de dix minutes."
Enfin rassurée, vous vous asseyez à un endroit où on ne peut pas vous manquer. Peu de temps après, des phares vous balayent et une voiture s'arrête à votre hauteur. Pourtant ce n'est pas Sabine, mais plutôt une vieille dame qui semble bouleversée de vous trouver là.
"Oh, ma pauvre demoiselle, dit-elle d'un air navré. C'est pas drôle de se retrouver coincée toute seule dans un endroit pareil. Allez, je vais vous emmener."
Bien que touchée par sa proposition, vous lui répondez que l'on va venir vous chercher d'ici quelques minutes. Mais loin d'abandonner, la dame insiste, refusant de vous laisser ici. Vous commencez à vous demander si elle va finir par s'en aller lorsqu'une voiture arrive et se gare près de la sienne. Cette fois c'est bien Sabine, accompagnée de deux autres de vos amies.
Souhaitant bonne nuit à cette dame si prévenante, vous rejoignez le groupe avec soulagement. Peu de temps après, vous plaisantez ensemble sur ce qui aurait pu vous arriver si vous n'aviez pas pu appeler, et vous parvenez enfin à vous détendre.
Il sera toujours temps de s'occuper de votre voiture plus tard. En attendant, vous avez encore l'occasion de passer un bon week-end entre amis et d'oublier vos émotions de cette nuit.
Vous vous en êtes bien sortie.
5
***DECORUM28***
"Ah ben, vous avez pas eu de chance, ma pauvre demoiselle, dit-il après avoir compris votre situation.
Enfin, dans votre malheur, vous avez quand même eu du bol de tomber sur moi. Je peux vous conduire chez votre amie si vous voulez. Je suis garé juste un peu plus haut."
Que faites-vous ?
Vous déclinez son invitation et lui dite que vous préférez continuer toute seule. (
Rendez-vous au 21)
6
Il n'y a pas grand monde qui passe sur cette route à une heure pareille et l'attente vous semble interminable. Vous vous installez sur la banquette arrière, emmitouflée dans votre manteau, et en profitez pour vous détendre. Vous êtes sur le point de vous endormir quand, au loin, une lueur et un bruit de moteur annoncent enfin l'arrivée d'un véhicule. C'est une voiture familiale mais vous ne pouvez distinguer le conducteur à cause de la lumière des phares. Vous sortez pour lui faire signe et, après quelques secondes d'angoisse, vous le voyez s'arrêter juste à votre niveau.
C'est une femme d'un certain âge qui se trouve au volant.
"Bonsoir, mademoiselle. Vous avez un problème ?" demande-t-elle avec prévenance.
Vous lui expliquez en quelques mots vos ennuis et avant même que vous n'ayez terminé, elle vous invite à monter.
"Allez, je vais vous conduire chez votre amie. Je connais bien la région, il y en a pour dix minutes."
L'espace d'un instant, vous songez tout de même qu'il n'est pas prudent de monter en stop, surtout en pleine nuit. Mais cette vieille dame paraît bien inoffensive.
7
Vous le vexez énormément en refusant son aide, surtout après avoir fait mine d'accepter.
"Vous avez pas confiance ? dit-il d'un ton blessé. Je suis pas un pervers, vous savez.
Il met ensuite le contact et vous lance un dernier coup d’œil interrogateur, comme pour vous laisser une dernière chance.
Que faites-vous ?
Vous le priez de vous excuser et vous vous asseyez sur le siège passager. (
Rendez-vous au 17)
8
Une odeur déplaisante de café brûlé monte du moteur, peut-être un problème de refroidissement. Après avoir fouiné un moment avec la lampe torche, vous concluez que c'est plutôt la courroie de distribution qui a lâché.
Quoi qu'il en soit, vous ne risquez pas de réparer vous-même et il va falloir appeler une dépanneuse, ou attendre de l'aide.
9
Arnaud met un peu de musique sur son autoradio et vous met doucement à l'aise en échangeant quelques banalités avec vous. Vous lui montrez l'itinéraire imprimé que vous avez gardé sur vous et il a vite fait de vous faire parcourir les quinze kilomètres qui vous séparaient de chez Sabine.
La maison est encore éclairée et vous pouvez voir qu'il y a du monde sur la terrasse. Sabine elle-même est sur le perron, un téléphone en main et un air anxieux sur le visage. En vous reconnaissant, elle semble soulagée d'un grand poids.
"Ah, te voilà ! s'exclame-t-elle. Tu nous as foutu la trouille à pas répondre au téléphone pendant plus d'une heure !
Vous vous excusez platement en descendant de la voiture et vous expliquez en quelques mots la situation. Sabine remercie ensuite chaleureusement Arnaud pour son aide. Celui-ci répond que c'est bien normal d'aider une demoiselle en détresse et se remet au volant pour rentrer chez lui.
C'était un garçon serviable en définitive, et vous avez eu de la chance de tomber sur lui. Plus tard, vous pourrez vous occuper de faire dépanner votre voiture, mais en attendant, vous êtes bien décidée à passer un week-end sympa entre amis et à vous détendre un peu.
Vous l'avez bien mérité.
10
Vous baissez la tête et attendez avec anxiété que l'inconnu s'en aille. Vous l'entendez pester entre ses dents comme s'il avait perdu quelque chose.
Enfin, après une bonne minute d'hésitation, il fait demi-tour et disparaît de nouveau dans la forêt.
Une fois que vous ne parvenez plus à l'entendre, vous estimez pouvoir sortir de votre cachette.
11
Le 4x4 démarre en trombe et disparaît en quelques secondes au loin.
Vous voilà de nouveau toute seule et cette fois vos chances de trouver de l'aide sont encore plus minces qu'avant.
Faute d'une autre solution, vous continuez votre plan initial en espérant que votre téléphone va enfin se décider à fonctionner.
Après une marche de près d'une heure, le rideau des arbres se déchire au-dessus de vous et vous distinguez enfin le sommet du col. La route le franchit avant de redescendre dans la vallée suivante. Malgré vos pieds de plus en plus douloureux, vous accélérez le pas et sortez de nouveau votre portable.
Vous avez du réseau ! Par contre, c'est votre batterie qui menace maintenant de vous lâcher... A force de garder l'écran allumé, vous avez usé le peu qu'il en restait. Vous n'aurez peut-être qu'une seule chance de téléphoner.
12
La voiture démarre sans difficulté et vous manœuvrez ensuite pour la faire regagner la route. Au moment où vous allez y parvenir, une haute silhouette apparait brusquement à la fenêtre tandis qu'une voix masculine vous crache une insulte. Avant que vous n'ayez pu réagir, quelque chose de dur heurte votre tempe et vous prive de conscience.
Vous vous réveillez deux heures plus tard, une lampe en plein visage. Votre premier mouvement est de vous débattre mais vous constatez alors que c'est un policier qui vous examine d'un air soucieux. Vous êtes toujours dans le 4x4 mais cette fois sur le siège passager. Depuis la place du conducteur, un homme vous dévisage sans amabilité, le chasseur qui vous a assommé. Derrière vous, son chien est assis sur la banquette arrière et vous observe avec attention.
"On dirait que vous n'avez rien de grave, mademoiselle, vous rassure le policier avec un sourire. Mais si vous vous sentez mieux, il va falloir me suivre au poste pour m'expliquer pourquoi vous avez tenté de voler le véhicule de ce monsieur."
Encore un peu confuse, vous vous laissez entraîner dans le commissariat tout proche où on vous a conduit pendant votre inconscience. Cette fois, il est clair que le week-end est fichu pour de bon. Reste à espérer que vous arriverez à convaincre un tribunal que vous n'avez fait qu'emprunter cette voiture pour aller chercher de l'aide.
13
Vous frappez à cinq ou six portes avant que quelqu'un ne daigne vous répondre. C'est une vieux monsieur, un peu sourd, qui visiblement ne dormait pas malgré l'heure tardive. Vous lui expliquez tant bien que mal vos malheurs et il vous invite gentiment à dormir chez lui.
Vous acceptez avec soulagement.
Ce n'est pas vraiment la fin de soirée que vous aviez espérée mais cela vaut toujours mieux que de passer la nuit dans la voiture. Peut-être que vous pourrez joindre Sabine demain. En attendant, vous vous consolez en vous disant que vous dormirez dans un lit cette nuit.
14
D'un bond, vous disparaissez de l'autre côté de la route, au beau milieu des fourrés. Malgré les épineux qui vous écorchent les jambes, vous parvenez à ne pas émettre de son. Mais vous vous maudissez d'avoir voulu mettre une jupe à la dernière minute en partant de chez vous.
Votre attention se concentre de nouveau sur la route. La chose qui vous a effrayée surgit bientôt de la lisière et vous distinguez une silhouette dans l'obscurité, tout en percevant un bruit de respiration hachée. Il s'agit apparemment d'un homme. Il est armé d'un fusil et il a avec lui un chien de chasse.
Que faites-vous ?
Vous signalez votre présence à haute voix et sortez de votre cachette. (
Rendez-vous au 5)
15
Pendant un instant, les bruits cessent comme si votre cri avait surpris celui qui approche. Puis, une silhouette surgit de la lisière et une lampe torche se braque brusquement sur votre visage.
"Mais qu'est-ce que vous faites là-vous ?" s'exclame une voix masculine.
Que faites-vous ?
Vous expliquez votre situation en quelques mots, un peu gênée d'avoir hurlé à l'instant. (
Rendez-vous au 20)
16
Il semble ravi de pouvoir vous aider. Tandis que vous parcourez à pied les quelques centaines de mètres qui vous séparent de sa voiture, il se présente sous le nom d'Arnaud et vous explique avec une certaine gêne qu'il n'est pas censé chasser de nuit, mais qu'il a blessé un sanglier en toute fin d'après-midi et qu'il s'acharnait depuis à essayer de retrouver sa trace. Il le traquait lorsqu'il est tombé sur vous. Hélas, il n'a plus aucune chance de retrouver son gibier maintenant. Cela dit, il semble penser qu'il n'a pas perdu au change. Ses yeux ne vous quittent pas.
Bientôt, vous parvenez à son 4x4 et il vous invite à y monter. Son chien, qui s'est installé d'un bond sur la banquette arrière, vous fixe avec autant d'intensité que son maître.
Que faites-vous ?
Vous lui dites que finalement, vous préférez continuer toute seule. (
Rendez-vous au 7)
17
Arnaud vous regarde vous asseoir sans un mot, et le voyage en voiture commence dans un silence embarrassé.
En quelques minutes, vous voyez apparaître les lumières d'un village et vous êtes surprise de voir votre chauffeur s'arrêter sur la place centrale, face à l'église.
Vous lui précisez que votre amie habite plus loin que ça, mais il secoue la tête d'un air agacé.
"C'est bon. Je vois bien que vous êtes pas rassurée. Alors descendez ici et vous pourrez vous débrouiller toute seule.
Rien de ce que vous lui dites ensuite ne parvient à le faire changer d'avis et vous finissez par descendre comme il vous le demande. Le 4x4 repart précipitamment et disparaît au premier tournant.
Vous voilà coincée dans un village désert où il n'y a pas une fenêtre éclairée en vue. Vous sortez votre portable de votre poche et constatez avec soulagement que vous avez de nouveau du réseau.
Que faites-vous ?
Vous renoncez à déranger Sabine aussi tard et allez demander de l'aide chez l'habitant. (
Rendez-vous au 13)
18
Après une marche de près d'une heure, le rideau des arbres se déchire au-dessus de vous et vous distinguez enfin le sommet du col. La route le franchit avant de redescendre dans la vallée suivante. Malgré vos pieds de plus en plus douloureux, vous accélérez le pas et sortez de nouveau votre portable.
Vous avez du réseau ! Par contre, c'est votre batterie qui menace maintenant de vous lâcher... A force de garder l'écran allumé, vous avez usé le peu qu'il en restait. Vous n'aurez peut-être qu'une seule chance de téléphoner.
19
La voiture est flambant neuve et elle semble en parfait état. Vous ne voyez personne dans les environs et en concluez que quelqu'un a dû la laisser là avant d'aller faire un tour, peut-être celui qui vous a fait si peur un peu plus bas.
En inspectant l'intérieur, vous remarquez quelques emballages de nourriture vide et une veste de treillis. Puis vous vous apercevez non sans surprise que les clés sont encore sur le contact.
Vous savez qu'il ne serait pas très charitable de prendre cette voiture sans demander l'avis de son propriétaire. Mais après tout, c'est un cas de force majeur.
20
L'homme vous écoute mais il n'a pas l'air disposé à vous aider. Visiblement, il vous prend pour une hystérique. Sans l'ombre d'un sourire, il vous explique qu'il est un chasseur du coin, qu'il doit rentrer chez lui à pied et qu'il n'a pas de temps à perdre. Il vous conseille de continuer à monter pour trouver du réseau. Puis, sans plus s'attarder, il s'enfonce de nouveau dans la forêt et disparaît.
Que faites-vous ?
Vous décidez d'oublier cet imbécile et vous reprenez votre chemin. (
Rendez-vous au 28)
21
Vous l'avez visiblement vexé en refusant son aide.
"Vous avez pas confiance ? Je suis pas un pervers, vous savez, dit-il avant de repartir en direction des bois. Eh ben, bonne chance avec votre portable alors..."
Avant que vous n'ayez pu ajouter quoi que ce soit, il est déjà parti en compagnie de son chien.
Haussant les épaules, vous reprenez votre marche.
Très vite, vos escarpins vous font de plus en plus mal et vous vous décidez à les retirer pour continuer pieds nus. Même si on est en été, la nuit dans les montagnes est plutôt fraiche et le contact de l'asphalte vous fait frissonner. Vous donneriez n'importe quoi pour sortir de cette maudite forêt.
Au bout d'un moment, vous distinguez une trouée sur le côté droit de la route et un reflet attire votre attention. Braquant votre lampe dans cette direction, vous reconnaissez une voiture à l'arrêt, de type 4x4. La vitre de la portière conducteur est baissée.
C'est sans doute la voiture du chasseur.
22
***DECORUM27***
Vous reprenez la marche et sortez de nouveau votre téléphone dans l'espoir d'avoir enfin un peu de réseau. Hélas, ce n'est pas pour tout de suite et aucun col n'apparaît encore au-dessus de vous. Vos escarpins vous font de plus en plus mal et vous vous décidez à les retirer pour continuer pieds nus. Même si on est en été, la nuit dans les montagnes est plutôt fraiche et le contact de l'asphalte vous fait frissonner. Vous donneriez n'importe quoi pour sortir de cette maudite forêt.
Au bout d'un moment, vous distinguez une trouée sur le côté droit de la route et un reflet attire votre attention. Braquant votre lampe dans cette direction, vous reconnaissez une voiture à l'arrêt, de type 4x4. La vitre de la portière conducteur est baissée.
23
Vous lui faites visiblement un immense plaisir. La voiture démarre et vous entraîne dans la nuit tandis que la dame se met à vous abreuver de paroles sur le temps où elle était infirmière. C'est à croire qu'elle n'a parlé à personne depuis des années.
Peu à peu, vous vous laissez bercer par la route et vous somnolez malgré vous.
Une sensation de piqûre vous réveille brusquement. Ouvrant les yeux, vous vous rendez compte que la vieille dame vient de vous injecter quelque chose au moyen d'une seringue qu'elle vous a planté dans la cuisse. Aussitôt, vos membres deviennent flasques et vous vous sentez incapable de faire le moindre mouvement. Même le cri de révolte que vous voulez pousser ne parvient pas à quitter vos lèvres.
"Je suis vraiment ravie de vous avoir rencontrée, mademoiselle, dit la vieille dame en vous souriant. D'habitude, les gens ne veulent pas me parler et c'est moi qui doit les aborder. Vous êtes quelqu'un de bien. Je vais m'occuper de vous et vous serez très heureuse chez moi, vous verrez. Comme ça oui, bien sage, sans bouger..."
Avec horreur, vous réalisez un peu tard que vous êtes tombée sur une véritable folle. Et une folle qui a de quoi vous droguer et faire de vous ce qu'elle voudra.
Désespérément, vous guettez la route dans l'espoir que quelqu'un vous verra et comprendra ce qui vous arrive. Peu après, un large 4x4 se présente dans l'autre sens et la vieille dame doit ralentir pour le laisser passer. Pendant un instant fugace, vous distinguez un homme au volant. Un chien est assis à l'arrière et laisse dépasser sa tête à la fenêtre pour prendre le frais.
Aucun d'eux n'a paru saisir la gravité de votre situation malgré les regards désespérés que vous leur avez lancés. Comment l'auraient-ils pu ? Vu de l'extérieur, vous ressemblez à une jeune femme épuisée, emmenée en voiture par une dame qui pourrait très bien être votre mère. Même lorsque l'on retrouvera votre voiture abandonnée sur la route, personne ne pourra deviner ce qui vous est arrivé.
Vous venez de rejoindre les rangs de ces malheureux qui disparaissent sans laisser de traces...
24
Vous distinguez soudain la lumière d'une lampe électrique et comprenez que c'est un homme qui est en train d'émerger de la lisière, pas un animal.
Entre ses mains brille le canon d'un fusil qu'il abaisse aussitôt qu'il vous a vue. Il est bientôt suivi d'un chien qui émet un grondement sourd en vous voyant.
"Mais qu'est-ce que vous faites là, vous ?" s'exclame le chasseur.
25
Dans votre panique, vous coupez à travers bois. A l'instant précis où vous traversez les buissons, un cri se fait entendre derrière vous, indiquant que l'on vous a vu.
Une détonation se fait alors entendre et vous réalisez soudain que vous êtes étendue à plat ventre, et que vous baignez dans un liquide chaud, votre propre sang qui se répand autour de vous à une allure inquiétante.
L'homme qui vient de vous abattre d'un coup de fusil était un chasseur que vous avez surpris alors qu'il était sur la trace d'un sanglier. Hélas, en vous entendant fuir, il vous a pris pour sa proie et il a tiré. Évidemment, la chasse de nuit est interdite dans cette région, mais allez lui expliquer ça maintenant...
Voilà une bien triste façon de mourir.
25
Cette fois c'est à votre tour de lui faire peur. Le chasseur sursaute et son chien aboie furieusement. Lorsqu'ils sont calmés tous deux, vous parvenez enfin à expliquer ce que vous faites là.
"Ah ben, vous avez pas eu de chance, ma pauvre demoiselle, dit-il après avoir compris votre situation.
Enfin, dans votre malheur, vous avez quand même eu du bol de tomber sur moi. Je peux vous conduire chez votre amie si vous voulez. Je suis garé juste un peu plus haut."
Que faites-vous ?
Vous déclinez son invitation et lui dite que vous préférez continuer toute seule. (
Rendez-vous au 21)
26
L'injure que vous venez de hurler résonne en écho dans les montagnes pendant quelques secondes. Même si le chasseur ne vous répond pas, vous êtes certaine qu'il a bien entendu. Comme tous les habitants de la vallée sans doute...
Vous reprenez la marche et sortez de nouveau votre téléphone dans l'espoir d'avoir enfin un peu de réseau. Hélas, ce n'est pas pour tout de suite et aucun col n'apparaît encore au-dessus de vous. Vos escarpins vous font de plus en plus mal et vous vous décidez à les retirer pour continuer pieds nus. Même si on est en été, la nuit dans les montagnes est plutôt fraiche et le contact de l'asphalte vous fait frissonner. Vous donneriez n'importe quoi pour sortir de cette maudite forêt.
Au bout d'un moment, vous distinguez une trouée sur le côté droit de la route et un reflet attire votre attention. Braquant votre lampe dans cette direction, vous reconnaissez une voiture à l'arrêt, de type 4x4. La vitre de la portière conducteur est baissée.
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***DECORUM27***
Vous reprenez la marche et sortez de nouveau votre téléphone dans l'espoir d'avoir enfin un peu de réseau. Hélas, ce n'est pas pour tout de suite et aucun col n'apparaît encore au-dessus de vous. Vos escarpins vous font de plus en plus mal et vous vous décidez à les retirer pour continuer pieds nus. Même si on est en été, la nuit dans les montagnes est plutôt fraiche et le contact de l'asphalte vous fait frissonner. Vous donneriez n'importe quoi pour sortir de cette maudite forêt.
Au bout d'un moment, vous distinguez une trouée sur le côté droit de la route et un reflet attire votre attention. Braquant votre lampe dans cette direction, vous reconnaissez une voiture à l'arrêt, de type 4x4. La vitre de la portière conducteur est baissée.
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***DECORUM27***
Vous reprenez la marche et sortez de nouveau votre téléphone dans l'espoir d'avoir enfin un peu de réseau. Hélas, ce n'est pas pour tout de suite et aucun col n'apparaît encore au-dessus de vous. Vos escarpins vous font de plus en plus mal et vous vous décidez à les retirer pour continuer pieds nus. Même si on est en été, la nuit dans les montagnes est plutôt fraiche et le contact de l'asphalte vous fait frissonner. Vous donneriez n'importe quoi pour sortir de cette maudite forêt.
Au bout d'un moment, vous distinguez une trouée sur le côté droit de la route et un reflet attire votre attention. Braquant votre lampe dans cette direction, vous reconnaissez une voiture à l'arrêt, de type 4x4. La vitre de la portière conducteur est baissée.
29
Après avoir sélectionné le numéro dans votre portable, vous attendez avec nervosité que quelqu'un vous réponde. Les sonneries s'éternisent un moment avant qu'un déclic n'annonce enfin qu'on vous a entendue.
"Oui, assistance dépannage ? Que puis-je faire pour vous ?" demande une voix d'homme.
Vous exposez aussi vite que possible votre problème, et le standardiste vous met en attente, le temps de contacter un garagiste de service dans la région. Vous entendez alors le léger bip qui annonce que votre portable va être à court de batterie dans quelques secondes. Les battements de votre cœur s'accélèrent et vous attendez fébrilement que votre interlocuteur vous reprenne en ligne...
Enfin, sa voix se fait de nouveau entendre au bout du fil.
"Oui, mademoiselle, je vous mets en rapport avec un garagiste des environs qui va venir vous chercher. Vous lui expliquerez exactement où vous êtes, d'accord ?"
Vous acquiescez avec impatience et le standardiste vous transfère aussitôt.
"Oui, Garage Solo. Je vous écoute, mademois... "
La phrase s'interrompt abruptement et, en regardant votre portable, vous comprenez qu'il vient de s'éteindre. Cette fois, votre batterie est morte et vous n'avez plus aucun moyen de contacter qui que ce soit.
La mort dans l'âme, vous comprenez qu'il ne vous reste plus qu'à retourner à votre voiture pour y passer la nuit. Ce sera déjà assez long de refaire à pied tout le trajet jusque là. C'est décidément l'un des pires week-ends que vous ayez passés...